Episode #2 de notre série sur l'automatisation des métiers de l'audiovisuel.
Ce mois-ci, j'ai demandé à Patrice Le Graverend, responsable pédagogique à INAsup, de nous faire part de son ressenti en la matière :
On peut notamment penser par rapport à cela :
- Aux studios de radio filmée avec réalisation automatique qui permet de se dispenser d’une équipe de réalisation via des caméras robotisées et un système pilotant automatiquement la commutation des caméras en fonction des niveaux des micros.
- Aux logiciels assurant du montage automatisé de bandes annonces tels que Factory de la société Automate-It
- Aux systèmes qui assurent automatiquement le découpage, le transcodage et la distribution vers les plate-formes des opérateurs de vidéo en « replay »
En effet ces métiers du support, de l’intégration et de l’ingénierie audiovisuelle et informatique, interviennent dans la conception, l’installation, l’administration et la maintenance des infrastructures qui sont au cœur des entreprises qui participent à la production et la diffusion audiovisuelle et multimédia, de façon plus générale. Ce sont des métiers à forte valeur ajoutée, nécessitant adaptabilité, créativité, prise en compte de facteurs humains (stress, modes de travail…) qu’un automate serait, actuellement, bien en peine d’assumer.
Par contre, connexe de ces problématiques d’automatisation, ces métiers doivent faire face à des évolutions techniques et organisationnelles majeures poussée par la virtualisation des systèmes informatiques et le « cloud ».
Ces dernières avancées qui commencent à prendre place dans les industries audiovisuelles, nécessitent une évolution constante des contenus de formation pour s’adapter à de nouvelles réalités et de nouvelles problématiques :
- Techniques : les machines « physiques » étant remplacés par des machines virtuelles présentes au sein de « fermes de virtualisation », dans les entreprises ou en externe, l’une des facettes du « cloud », l’autre facette étant l’utilisation de ressources et applications informatiques externes comme des « services », le fameux SaaS ;
- D’interopérabilité entre des machines présentes au sein des entreprises et d’autres accédées via le « cloud » (pour certaines fonctions ou la gestion de débordements d’activités, ex. gros besoins de transcodage à l’occasion de grandes manifestations ou événements sportifs) ;
- Economiques : passage d’une logique d’investissement matériel et logiciel vers une logique d’achats de services « à la consommation » (du CAPEX vers l’OPEX) ;
- Sécuritaires et juridiques : quid de la protection et de la propriété des données qui peuvent, via ces nouvelles technologies être stockées, traitées et gérées hors de l’entreprise et éventuellement hors des frontières dans des pays où les règlementations ne sont pas du tout les mêmes que dans notre pays (cf le Patriot Act des Etats-Unis) ;
- D’organisation du travail et de gestion des ressources humaines et des compétences.
Tous ces champs qui ne sont pas le seul apanage des industries audiovisuelles, puisqu’ils touchent plus largement l’ensemble de la société et des activités économiques, doivent nécessairement être abordés dans les nouveaux contenus de formations.
Patrice LE GRAVEREND
Responsable pédagogique des formations techniques BAC+3 et Bac+5 à Ina Sup