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Un métier qui évolue et qui gagne à être connu !

Sylvaine Pettens, Responsable pédagogique

· Monde du travail,Insertion prof,Alternance,Mentorat,Innovation pédago

Il ne vous a pas échappé que le monde change, et plus spécifiquement le monde du travail.

C’est d’ailleurs en partie l’objet de ce blog, car oui, le monde du travail se transforme d’un point de vue technologique, culturel et économique.

Et qui dit changements dans ce domaine, dit changements dans la manière d'éduquer, de former, et donc d'apprendre.

Apprendre au XXIème siècle, c'est le titre du livre de François Taddei que je vous encourage toutes et tous à lire, car nous sommes toutes et tous concerné.e.s.

Pédagogues, étudiant.e.s, responsables d'alternant.e.s, responsables RH…

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Je ne vais pas vous faire un énième résumé du livre, car d’autres l’ont déjà fait. Par contre, je vous encourage à écouter le podcast de l’émission de Mathieu Vidard “La tête au carré” sur le sujet (avec François Taddei himself).

https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-24-octobre-2018

Et si j'insiste autant, c'est pour une seule et très bonne raison : nous devons toutes et tous devenir actrice/acteurs de notre évolution professionnelle. Et cela passe d’abord par l’éducation d’un point de vue académique, puis ensuite par la formation tout au long de la vie.

François Taddéi l’explique très bien dans son livre : nous devons devenir une “planète apprenante”. Car les machines, via l’intelligence artificielle, apprennent. Et donc nous devons changer de posture et apprendre autrement si nous ne voulons pas nous faire dépasser par elles.

Mais notre système éducatif actuel ne favorise pas cela. Il a induit des comportements, des manières d’apprendre hérités du 19ème siècle, qui sont devenus caduques : apprendre par coeur plutôt que comprendre, et tout oublier au bout de quelques jours ; appliquer des règles et des consignes, sans laisser aux enfants la possibilité de se questionner sur le pourquoi du comment et faire émerger de nouvelles manières de régler un problème ou de répondre à une question.

Il est devenu urgent de “repenser le système de formation en profondeur” afin de permettre aux nouvelles générations, mais aussi à celles qui sont sur le marché du travail, d’affronter ce changement de paradigme en connaissance de cause et le plus en douceur possible.

C’est un challenge très excitant que propose François Taddei dans son livre.

Site Giphy/The wall d'Alan Parker 1982

Il a d’ailleurs fait largement écho à une expérimentation que nous avons menée pendant 1 an à INAsup auprès de nos étudiant.e.s documentalistes multimédias.

Pour celles et ceux qui pratiquent ce métier (gérer, rechercher, valoriser et diffuser des fonds audiovisuels plurimédia), il n’a échappé à personne que les progrès techniques et technologiques permettent et vont permettre encore plus à l’intelligence artificielle de modifier très profondément les contours de cette profession, et ce, de manière durable.

(Cela fera d’ailleurs l’objet d’un billet très prochainement.)

En effet, l’indexation automatique des documents audiovisuels n’est plus un mythe. C’est déjà une réalité dans plusieurs entreprises et cela va très rapidement devenir la norme dans d'autres.

Et ce n’est pas une mauvaise nouvelle ! Cela permet et permettra aux documentalistes de se concentrer sur la partie la plus créative et la plus passionnante de leur métier : valoriser, éditorialiser et diffuser des fonds audiovisuels, que ce soit via les réseaux sociaux, mais aussi des expositions, des plateformes web ou toute nouvelle idée créative pour y arriver.

Parce que c’est bien là la valeur ajoutée d’une présence humaine pour travailler sur ces fonds audiovisuels : le sens créatif qu’une machine ne peut pas (encore) développer.

Et donc, notre parti pris, cette année, a été de faire évoluer durablement les contenus du diplôme Documentaliste multimédias, afin d’anticiper tous les changements à venir et permettre aux nouveaux diplômés de pouvoir être prêts et réactifs quand les entreprises seront face à ces changements.

Autant vous dire qu’on fait de la recherche à notre petite échelle sur ce diplôme et c’est passionnant !

En plus de l’évolution des contenus, nous avons également fait en sorte de développer chez nos étudiants les compétences indispensables pour évoluer facilement dans ce 21ème siècle en mouvement :

  • le sens critique par le biais de l’analyse de l’existant de leur entreprise d’accueil,
  • la créativité, parce que ça s’apprend,
  • le travail collaboratif, car tous nos projets tutorés sont collectifs,
  • l’empathie, via des retours d’entreprise bienveillants et sans jugement,
  • l’éloquence, car tous les projets sont soutenus et pitchés devant un jury, jusqu’au jury final et la soutenance de leur mémoire professionnel.

Tout cela avec un mentorat tout au long d’une année en alternance, et un accompagnement au plus près des besoins de chacun.

Un relationnel en proximité avec les tuteurs/tutrices et maîtres/maîtresses d’apprentissage lors de visites annuelles, que ce soit pour aborder les évolutions métier, mais aussi les évolutions dans le mode de fonctionnement des jeunes générations dans le monde du travail.

Nous faisons en sorte d’être présents en cas de doute, de décrochage, de coups de mou, et nous les aidons à traverser ces moments difficiles en les aidant à mieux se connaître, à prendre confiance en elles/eux et à identifier leurs fragilités en leur apprenant à les transformer en forces .

C’est la fin de la verticalité dans les relations étudiant.e.s/pédagogues.

Nous avons la conviction que ce nouveau relationnel donnera des profils beaucoup plus créatifs et pro-actifs en entreprise.

Et donc tout le monde est gagnant !

Ces changements sociétaux et professionnels se feront bien sûr dans des temporalités différentes en fonction des entreprises, de leur taille, de leurs moyens et de leur sens de l’anticipation. Mais en termes d’employabilité, nos étudiant.e.s seront force de proposition et pourront aider les structures à évoluer et à prendre le tournant de tous ces changements.

Elles/Ils sont par ailleurs formés à faire une veille régulière. C’est dans leur “ADN professionnel” d’être toujours à l’affût des nouveautés et des changements à venir.

Et puis, quand il s’agit de documenter tous ces changements, nos étudiant.e.s sont les mieux placé.e.s car c’est également la base de leur métier de laisser des traces pour ne pas réinventer la poudre à chaque fois.

La dernière promotion, qui est diplômée depuis le 20 octobre dernier, est un modèle en la matière:

17 personnes prêtes à affronter le monde du travail avec une vraie conviction et une vraie confiance en elles : elles ont raison car à peine diplômées, 80% d’entre elles sont déjà insérées professionnellement, du CDD de 6 mois à des CDI, que ce soit dans l’entreprise où elles ont fait leur alternance, ou bien de nouvelles structures. D’autres se sentent les épaules suffisamment solides pour se lancer en free lance.

Ce métier de documentaliste multimédia, assimilé à tort, par les plus jeunes, aux documentalistes des collèges ou lycées, gagne vraiment à être connu. Que ce soit pour les plus jeunes qui se cherchent ou pour des salarié.e.s en manque de sens dans leur travail !

Pour en savoir plus sur le diplôme documentaliste multimédias